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Vivre c’est avoir vingt ans à Paris. Souvenirs d’EDUCO 1996-97 – par Patrick Bray

Le coin des anciens

Vivre c’est avoir vingt ans à Paris. C’est tomber amoureux plusieurs fois par jour et pour toujours, avec des passantes, avec des copines d’un moment, avec la ville. C’est sentir l’air frais d’octobre, les fleurs des jardins au mois de mai. C’est faire la fête avec des amis de la fac jusqu’à cinq heures du matin et ne pas même sécher les cours ensuite.

C’est voyager à Lisbonne, à Amsterdam, à Nice, à Venise sous la neige, et se sentir roi du monde sans un sou en poche. C’est découvrir tout l’univers dans le microcosme d’une librairie du quartier Latin ou dans une tasse de café au faubourg Saint-Germain. C’est avoir étudié le français des années durant et enfin se faire passer pour un Parisien pour une jolie personne qui vous fait les yeux doux. C’est découvrir que le divin chocolat chaud ‘Africain’ de chez Angélina, rue de Rivoli, n’est pas le meilleur remède pour une gueule de bois. C’est discuter passionnément sur des sujets qu’on ignore avec des gens qu’on veut connaître. C’est voir le cinéma en plein air devant la Tour Eiffel. C’est être surpris par des feux d’artifices à toute occasion dans une ville qui sait fêter la vie. Avoir vingt ans et vivre à Paris c’est aussi avoir le sentiment légèrement mélancolique que l’on est en train de vivre les meilleurs moments de sa vie. Mais il y a des souvenirs intenses qui valent toute une vie.

Patrick Bray, EDUCO 1996/97

Printemps 2011