Les flashes des appareils photos ; les foules de gens qui portent des vêtements chics, trop colorés et un peu bizarres ; les journalistes qui crient « Madame ! Madame ! » à toutes les femmes grandes, minces et fatiguées qui ne veulent que rentrer à leurs hôtels pour se reposer avant le prochain défilé… De telles scènes se déroulent aux jardins des Tuileries, au Louvre, au Palais de Tokyo et partout dans Paris. Pourquoi ? C’est la semaine de la mode à Paris qui, chaque automne, amène les créateurs célèbres comme Christian Dior, Jean-Paul Gaultier, et Vivienne Westwood à montrer leurs nouvelles collections de prêt-à-porter féminin. Pour certaines personnes, cette semaine est une des semaines les plus importantes de l’année. Mais aujourd’hui en France, il semble qu’il y ait des événements et des nouvelles plus graves et sévères qui détournent notre attention des chemises et des pantalons : l’état de l’économie, les nouveaux candidats à la présidentielle et la menace terroriste qui plane sur le métro parisien. La Fashion Week à Paris : pourquoi devrait-on s’inquiéter ?
Le matin du 27 septembre, The New York Times a publié un article évoquant ce qui se passait à Paris au sujet de la mode. Dans son article, l’auteur, évoquant le fait que cette semaine amène à Paris des artistes des quatre coins du monde, se souciait de ce que Marine le Pen (le chef du parti politique le Front National, qui tient le point de vue « La France pour les français ») pourrait penser de cette combinaison de cultures. Cette question intéressante met en lumière un rapport rare entre la politique et le milieu de la mode.
Cependant, les deux communautés ne s’éloignent pas toujours. Récemment, la presse s’est souvent intéressée à ce que Michelle Obama portait aux bals présidentiels. (Elle porte une robe d’un créateur chinois ? Quel scandale !) De son côté, le chef de la Corée du Nord a fait les gros titres lorsqu’il a requis et imposé un certain type de coupe cheveux. Aussi, la France a sa propre figure mode-politique : Carla Bruni-Sarkozy, mannequin depuis longtemps et femme de l’ancien président Nicolas Sarkozy, aujourd’hui de nouveau sur la scène publique.
Oui, les chemins de ces deux mondes se croisent de temps en temps, et il existe même des caractéristiques communes aux deux. La politique a ses partis, la mode a ses maisons. Chaque groupe a son chef : François Hollande du parti Socialiste, Ralph Lauren de sa propre maison. Il y a des groupes et des chefs qui sont plus conservateurs que d’autres : Marine le Pen du Front National, Chanel, une maison bien établie. Tout le monde a ses scandales : la petite amie d’Hollande, l’antisémitisme du créateur John Galliano (qui rappelle une autre similitude malheureuse avec la France). À la fin de la journée, chaque groupe veut montrer ses idées au monde, que cela se passe sur un podium ou pour programme, tout cela se vaut.
Mais la politique, peut-être le genre le plus académique et austère des deux, peut apprendre quelque chose de la mode. Dans les deux milieux, il y a beaucoup de critique : entre chefs du gouvernement, entre gouvernements et journalistes, entre citoyens et journalistes, etc. Souvent, la critique en politique se transforme en hypocrisie. Les attaques sans but sont lancées sur tous les candidats et les figures politiques pour créer le scandale, et rapidement l’environnement politique devient toxique. Au contraire, la critique présente dans le monde de la mode (malgré ce que diront ceux qui s’en tiennent aux apparences) nourrit fréquemment la créativité. En revanche, en lieu et place des déclarations des hommes politiques qui font marche arrière, les maisons de mode utilisent la critique pour revenir chaque année avec de meilleures idées. Ainsi, ceux qui critiquent se soutient en fait mutuellement et s’encouragent à s’améliorer. C’est pourquoi les événements comme la Fashion Week à Paris, lors desquels des personnes différentes avec des idées différentes viennent au même endroit, peuvent être possible. Les hommes politiques et partis politiques devraient s’attacher à une telle coopération.