Mon séjour à Paris était composé de trajets – en métro, en RER, en tram, à pied, et à trottinette. C’est grâce à ces déplacements que j’ai pu assister à mes cours (répartis à travers les 5e, 11e, et 13e arrondissements), faire mon stage (dans les 14e et 17e), rencontrer des amis (dans tout Paris), découvrir des villes (en dehors de Paris), et simplement vivre.
Au quotidien, je passais d'une à trois heures en transit – une tranche importante de ma journée. J’ai donc décidé de consacrer ce temps à l’observation.
Je dirigeais mon attention non pas vers les panoramas iconiques de la ville (et il y en a plein), mais vers la conception des sièges pliables dans le métro, le nombre de vélos en libre-service (Vélib’) garés dans les aménagements cyclables, l’emplacement des pots de fleurs qui créaient les aires piétonnes, le travail des employés de la RATP qui affichaient et démontaient les publicités en station, et les escadrons de six policiers (composés de quatre hommes et deux femmes) qui circulaient dans les gares et sur les places. J’ai aussi maîtrisé mon impression de la voix de la dame du métro qui dit « Prochain arrêt… » avant que le train arrive à la station – parfois, il faut se divertir.
Ces périodes d’observation m’ont aidé à apprécier le travail et l’effort mis en œuvre à chaque niveau du système de transports à Paris pour que je puisse arriver en cours à l’heure quand je quitte mon appartement à la Cité Internationale Universitaire de Paris (la Cité), sans marge de manœuvre. Pour mieux comprendre l’ampleur de ce système, j’ai exploré les ressources informatiques de la Ville de Paris.
Le bilan le plus récent sur les déplacements de Paris examine la période de 2019-2020, en plein crise sanitaire. Les statistiques pourront, alors, différer des tendances présentes en 2022 (quand j’étais à Paris).
La majorité écrasante des déplacements à Paris se font en transports en commun. Précisément, sur l’année, il se déroule 753 millions voyages en métro, suivi de 503 millions en SNCF, 264 millions en RER A et B, et 84 millions en tramway T3, pour citer quelques modes de transit (L’Observatoire Parisien des Mobilités, 2022). Mes habitudes de transports reflétaient cette distribution d’usage – chaque fois que je quittais la Cité, je prenais soit le RER B soit le T3 à ma destination, soit à un arrêt de métro, pour prendre la ligne de métro nécessaire.
Par exemple, pour arriver à mon stage (dans le 17e), je prenais le RER B de Cité Universitaire à Denfert-Rochereau, où je changeais pour la ligne M6 (M pour métro), que je prenais jusqu’à Montparnasse Bienvenüe, pour ensuite prendre la ligne M13 à Guy Moquet, où je sortais du métro… marchais pendant quelques minutes… et ensuite, arrivée ! C’est un trajet assez complexe, et je faisais au moins quatre fois par semaine.
Si vous m’aviez dit au début du semestre que j’allais devoir faire un trajet de 45 minutes, en prenant trois lignes de métro différentes – l’une desquelles « remporte la palme de ligne la plus chaude » du métro parisien, dit « un véritable sauna public en surpopulation » à cause du monde – et avec deux changements de ligne dans les tunnels entremêlés de la RATP pour arriver à mon stage – toute seule (!) – je vous aurais dit qu’il faudrait que je trouve un stage différent. Ça m’aurait semblé trop stressant et accablant. Et pourtant, j’ai fait ce trajet une cinquantaine de fois, et après la première semaine, ce n’était plus grand chose.
Pour moi, mon voyage global dans les transports parisiens, composé de tous ces trajets quotidiens, est emblématique de mon parcours personnel pendant mon semestre à l’étranger. Je pense que j’ai vraiment grandi à Paris – j’ai appris à mieux me faire confiance, à demander de l’aide, et que si je prends le train dans la mauvaise direction, oui c’est frustrant, mais ça va – je descendrai au prochain arrêt et ferai demi-tour – la vie continue !
Je blague en disant que si vous pouvez naviguer le système de métro de Paris, vous pouvez naviguer quoi que ce soit dans la vie, et jusqu’à un certain point, c’est vrai. Avec cette expérience en main, je me sens prête et au-delà, avide, à découvrir le « Prochain arrêt … » sur mon trajet de vie.
Bibliographie
L’Observatoire Parisien des Mobilités. Le bilan des déplacements en 2020 à Paris. Ville de Paris, 2022, https://www.paris.fr/pages/bilan-des-deplacements-a-paris-en-2020-8121.
« Palmarès des Pires Lignes de Métro de Paris. » Paris ZigZag | Insolite & Secret, https://www.pariszigzag.fr/paris-au-quotidien/lifestyle/palmares-des-pir...